#3 L’autosurveillance glycémique chez les diabétiques de type 2 non traités par l’insuline : résultats doux-amers?

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- Une méta-analyse sur données individuelles des patients1 de six essais cliniques randomisés (ECR) regroupant 2 552 patients dont la prise en charge du diabète de type 2 se fait sans insuline a constaté ce qui suit :
- Taux moyen d’HbA1c au départ de 8,3 % (environ le quart avait un taux d’HbA1c supérieur à 9 % au départ).
- L’autosurveillance glycémique a réduit le taux d’HbA1c de :
- 0,2 % après six mois;
- 0,35 % après un an;
- Cette réduction est inférieure à la différence minimale considérée comme ayant une importance clinique (0,5 % ou plus2).
- Une revue systématique3 de 12 ECR (3 259 patients) a constaté ce qui suit :
- Aucune différence pour :
- Le mieux-être général ou la qualité de vie;
- Les épisodes hypoglycémiques symptomatiques.
- Réduction du taux d’HbA1c de 0,3 %.
- Aucune différence pour :
- ECR portant sur 1 024 patients ayant un taux médian d’HbA1c de 7,3 % au départ.
- L’autosurveillance glycémique hebdomadaire n’a réduit le taux d’HbA1c que de 0,12 % par rapport à une surveillance deux fois par année.
- Même si, dans ces ECR, les patients étaient hautement motivés et le suivi était intensif, entre le tiers et la moitié seulement des patients ont observé le protocole d’autosurveillance sur une période de 12 mois4-7.
- D’autres revues systématiques8,9 et ECR comportant des plans d’autosurveillance plus intensément structurés7 montrent des différences cliniques insignifiantes semblables.
- Les essais jusqu’ici n’ont pas eu la puissance statistique nécessaire pour évaluer l’effet sur les résultats cliniques.
- La réduction de 0,2 % à 0,35 % du taux d’HbA1c devrait réduire les résultats cliniques liés au diabète d’un pourcentage relatif de 3 % à 8 % seulement10.
- Certains ECR6,11 et certaines études complémentaires12 montrent que l’autosurveillance est associée à une aggravation des symptômes de dépression6,12 et à des incidences négatives sur la qualité de vie 11,12.
- L’autosurveillance sur une base régulière n’est pas efficace sur le plan des coûts11.
- Huit régimes d’assurance-médicaments publics dépensent 247 millions de dollars par an pour les bandelettes réactives13, donc le total des dépenses canadiennes serait beaucoup plus élevé.
- Même si l’autosurveillance sur une base régulière ne semble pas nécessaire chez les diabétiques de type 2 non traités par l’insuline, ceux-ci doivent tout de même savoir comment vérifier leur taux de glucose au cas où ils présenteraient des symptômes d’hypoglycémie, au cas où ils se sentiraient mal ou au cas où ils souhaiteraient voir les impacts des comportements liés au mode de vie.