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#278 La gabapentine pour le trouble de l’usage de l’alcool : diminuer le nombre de verres avec une pilule?


CLINICAL QUESTION
QUESTION CLINIQUE
La gabapentine est-elle efficace dans le traitement du trouble de l’usage de l’alcool (TUA)?


BOTTOM LINE
RÉSULTAT FINAL
Davantage de patients sous gabapentine (27%) pourraient éviter les jours de forte consommation dalcool (p.ex. plus de cinq verres standard par jour), comparativement aux patients sous placebo (9 %). Les données probantes concernant la gabapentine et labstinence sont mitigéesLa gabapentine peut être considérée comme une thérapie de deuxième intention (pas officiellement approuvée) pour les TUA (après lacamprosate ou la naltrexone). La discussion sur les méthodes thérapeutiques doit tenir compte des préoccupations relatives à l’abus ou au mauvais usage ainsi qu’aux effets nocifs du médicament.



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EVIDENCE
DONNÉES PROBANTES
  • Résultats statistiquement significatifs, sauf mention contraire. 
    • Revue systématique, sept essais cliniques randomisés (ECR), 3 à 26 semaines, 730participants présentant une dépendance à lalcool ou un TUA, 300 à 3600 mg de gabapentine par jour (libération immédiate ou différée) contre placebo, visites de suivi régulières après environ trois jours dabstinence dans la plupart des casGabapentine1: 
      • Diminution du pourcentage de jours de forte consommation dalcool. 
        • Chiffres absolus non déclarés. 
      • Aucune différence quant à labstinence totale. 
      • Taux dévénements indésirables supérieur de 10%, aucun événement grave na été signalé. 
    • ECR récent (non pris en compte dans la revue mentionnée ci-dessus), gabapentine contre placebo: 
      • 90 patients âgés en moyenne de 50ans, 77de sexe masculinmoyenne de 11 verres par jourTest urinaire objectif utilisé pour confirmer la consommation ou l’abstinenceUne dose de 1200mg de gabapentine par jour pendant 16semaines a eu pour effet d’augmenter ce qui suit2: 
        • Aucun jour de forte consommation dalcool (plus de cinq verres standard par jour): 
          • 27contre 9% (placebo), nombre de sujets à traiter (NST)=6. 
        • Abstinence totale : 
          • 18contre 4% (placebo), NST=8. 
        • Plus d’effets bénéfiques pour les patients présentant davantage de symptômes de sevrage. 
      • Événements indésirablesétourdissements, 56 % contre 33 % (placebo)nombre nécessaire pour obtenir un effet nocif=4. 

CONTEXT
CONTEXTE
  • La gabapentine est recommandée (pas officiellement approuvée) en tant que thérapie de deuxième intention pour les TUA modérés à sévères3. 
    • Les agents de première intention qui sont recommandés comprennent lacamprosate et la naltrexoneavec un NST de 12 et 20, respectivement, pour labstinence3,4. 
  • Le mauvais usage de la gabapentine dans la population générale s’élève à environ 1% et atteint jusquà 15 à 22% chez les patients ayant des antécédents dabus dopioïdes. Le risque en cas dantécédents dabus dalcool est moins évident5. 
  • Les cas liés à la gabapentine qui ont été signalés aux centres antipoison aux États-Unis ont augmenté de 72% entre 2013 et 2017. L’abus ou le mauvais usage a augmenté de 120 %, et la suicidalité, de 80 %6. 
  • Une étude dobservation a rapporté que le taux de mortalité des personnes auxquelles on a prescrit de la gabapentine, pour quelque raison que ce soit, était le double de celui de la population générale (RR de 2,16). Les patients qui reçoivent ces ordonnances peuvent être exposés à un risque de base plus élevé7. La consommation excessive dalcool augmente également la mortalité8. 
  • Les cliniciens doivent être conscients des risques dabus ou de détournement lorsquils prescrivent la gabapentine9. 


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Author(s)
Auteur(s)
  • Justin Weresch M.D. CCMF
  • Jessica Kirkwood M.D. CCMF-MT
  • Christina Korownyk M.D. CCMF

1. Kranzler HR, Feinn R, Morris P, et al. Addiction. 2019;114(9):1547-55.

2. Anton RF, Latham P, Voronin K, et al. JAMA Intern Med. 2020;180(5):1-9.

3. British Columbia Centre on Substance Use (BCCSU), Ministère de la Santé de la Colombie-Britannique et Ministère de la Santé mentale et des Toxicomanies de la Colombie-Britannique. Provincial Guideline for the Clinical Management of High-Risk Drinking and Alcohol Use Disorder [En ligne]. Vancouver (C.-B.) : BCCSU. 2019 [consulté le 1er juin 2020]. Disponible : https://www.bccsu.ca/clinical-care-guidance/ 

4. Finley CR, Rumley C, Korownyk CS. Can Fam Physician. 2020;66(8):583.

5. Smith RV, Havens JR, Walsh SL. Addiction. 2016;111(7):1160-74.

6. Reynolds K, Kaufman R, Korenoski A, et al. Clin Toxicol (Phila). 2020;58(7):763-72.

7. Torrance N, Veluchamy A, Zhou Y, et al. Br J Anaesth. 2020;125(2):159-67.

8. Di Castelnuovo A, Costanzo S, Bagnardi V, et al. Arch Intern Med. 2006;166:2437-45.

9. Lennox R, Mangin D. CMAJ. 2019;191(2):E47.

Authors do not have any conflicts of interest to declare.

Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêts à déclarer.