Tools for Practice Outils pour la pratique


#180 Les analogues des GLP-1 pour traiter le diabète : du bonbon?


CLINICAL QUESTION
QUESTION CLINIQUE
Les analogues des GLP-1 (peptides ressemblant au glucagon) améliorent-ils l’état des patients traités pour le diabète de type 2?


BOTTOM LINE
RÉSULTAT FINAL
Comparativement à un placebo, le sémaglutide et le liraglutide, mais pas le lixisénatide, pris sur une période de deux à quatre ans, réduisent la maladie cardiovasculaire chez environ une personne diabétique sur 50 ayant des antécédents de maladie cardiovasculaire, peu importe les objectifs d’A1c visés (environ 7,5 %). Ces médicaments entraînent des pertes de poids de 0,7 à 4,3 kg. Cependant, environ un patient sur 25 de plus que ceux qui prennent un placebo cessent de les prendre en raison d’effets gastrointestinaux. Le risque de développer une tumeur demeure incertain. 



CFPCLearn Logo

Reading Tools for Practice Article can earn you MainPro+ Credits

La lecture d'articles d'outils de pratique peut vous permettre de gagner des crédits MainPro+

Join Now S’inscrire maintenant

Already a CFPCLearn Member? Log in

Déjà abonné à CMFCApprendre? Ouvrir une session



EVIDENCE
DONNÉES PROBANTES
Trois essais cliniques randomisés (ECR) ont été menés auprès de personnes diabétiques depuis 9 à 14 ans, âgées en moyenne entre 60 et 65 ans, et dont plus de 80 % avaient des antécédents de maladie cardiovasculaire. Tous les analogues des GLP-1 ont été administrés en injections sous-cutanées, par opposition au placebo. Les résultats statistiquement significatifs sont les suivants : 
  • Liraglutide (1,8 mg par jour) – 9 340 patients suivis pendant 3,8 ans1 
    • Diminution du taux d’A1c de 8,7 % à environ 7,7 % chez les patients traités au luraglutide, comparativement à 8,0 % chez les patients ayant reçu un placebo.
    • Maladie cardiovasculaire : 13 % contre 14 %; le nombre de sujets à traiter (NST) est de 53.
    • Mortalité : NST=72.
    • Effets nocifs : maladie de la vésicule biliaire; le nombre nécessaire pour obtenir un effet nocif (NNN) est de 83. 
  • Sémaglutide (0,5 ou 1 mg par semaine; résultats groupés) – 3 297 patients suivis pendant 2,1 ans2 :
    • Diminution du taux d’A1c de 8,7 % à 7,3 à 7,6 % chez les patients traités au sémaglutide, comparativement à 8,3 % chez les patients ayant reçu un placebo.
    • Maladie cardiovasculaire : 6,6 % contre 8,9 %; NST=44.
    • Mortalité : aucune différence.
    • Effets nocifs : rétinopathie; NNN=83.
  • Lixisénatide (20 mcg par jour) – 6 068 patients suivis pendant 2,1 ans3 :  
    • Variation du taux d’A1c de 7,6 % à environ 7,3 % chez les patients traités au lixisénatide, comparativement à environ 7,6 % chez les patients ayant reçu un placebo. 
    • Maladie cardiovasculaire ou mortalité : aucune différence. 
  • Autres constatations : perte de poids (de 0,7 à 4,3 kg), diminution de la néphropathie (NST=67-98; non applicable au lixisénatide), aucune différence dans l’hypoglycémie, ou hypoglycémie plus faible [hypoglycémie moins prononcée chez les patients ayant pris du liraglutide (NST=112)], abandon du traitement par un plus grand nombre de patients que ceux qui prennent un placebo en raison d’irritation gastrointestinale (NNN=16-33).
  • Le nombre de tumeurs (bénignes et malignes) a été plus élevé avec les agonistes des GLP-1 dans chaque étude1-3
    • Selon les méta-analyses (absence de données dans les ECR susmentionnés sur le liraglutide et le sémaglutide) : aucun risque de cancer4, 5
      • Sauf dans le cas des ECR de haut niveau ayant porté sur le liraglutide, le rapport des cotes est de 2,60 (de 1,08 à 6,27)5.
    • L’auteur de l’étude du BMJ se demande si la sécurité a été bien évaluée6.
    • Comme suite à une revue effectuée en 2014, la FDA et l’EMA « n’en sont pas venus à une conclusion définitive » quant au rapport de cause à effet entre les incrétines et (plus précisément) le cancer du pancréas, mentionnant que leurs préoccupations ne concordent pas avec les données probantes7.
 

CONTEXT
CONTEXTE
  • Les cliniciens devraient mettre l’accent sur les résultats axés sur le patient (p. ex. diminution de la maladie cardiovasculaire) plutôt que sur les sucres ou la microalbuminurie.
  • Les méta-analyses de courts essais à petite échelle peuvent être trompeuses, comparativement à des ECR à grande échelle destinés à évaluer les résultats axés sur les patients. 
    • Exemple : selon une méta-analyse antérieure ayant porté sur 53 essais de la DPP-4, il y aurait eu une diminution de la maladie cardiovasculaire8; or il est ressorti d’essais subséquents à grande échelle qu’il n’y avait eu aucun effet9
  • Le liraglutide est le seul agoniste des GLP-1 qui soit vendu au Canada et qui a fait l’objet d’un essai à grande échelle auprès de personnes souffrant de maladie cardiovasculaire (les autres agonistes sont le dulaglutide et l’exénatide); il coûte environ 185 $ par mois et il n’est habituellement pas couvert par les régimes d’assurance.


Latest Tools for Practice
Derniers outils pour la pratique

#378 Tony Romo-sozumab : l’essai gagnant contre l’ostéoporose ou une interception menant à la défaite?

Quelles sont l’efficacité et l’innocuité du romosozumab chez les femmes ménopausées atteintes d’ostéoporose?
Read Lire 0.25 credits available Crédits disponibles

#377 Réduire le flux 4 : contraceptifs oraux combinés

En présence d’un saignement menstruel abondant avant la ménopause en raison d’une étiologie bénigne, les contraceptifs oraux combinés (COC) améliorent-il les résultats pour les patientes?
Read Lire 0.25 credits available Crédits disponibles

#376 Supplémentation en testostérone pour les hommes : prenons une (andro)pause un instant! (mise à jour)

Quels sont les bienfaits et les préjudices de la supplémentation en testostérone chez les hommes en santé ou chez ceux qui présentent un faible taux de testostérone lié à l’âge?
Read Lire 0.25 credits available Crédits disponibles

This content is certified for MainPro+ Credits, log in to access

Ce contenu est certifié pour les crédits MainPro+, Ouvrir une session


Author(s)
Auteur(s)
  • Adrienne J Lindblad B. Sc. (pharmacie) ACPR Pharm. D.
  • G Michael Allan M.D. CCMF

1. Marso SP, Daniels GH, Brown-Frandsen K, et al. N Engl J Med. 2016; 375:311-22.

2. Marso SP, Bain SC, Consoli A, et al. N Engl J Med. 2016; 375(10):1834-44.

3. Pfeffer MA, Claggett B, Diaz R, et al. N Engl J Med. 2015; 373:2247-57.

4. Chen H, Zhou X, Chen T, et al. Diabetes Ther. 2016; 7(4):725-42.

5. Alves C, Batel-Marques F, Macedo AF. Diabetes Res Clin Pract. 2012 Nov; 98(2):271-84.

6. Cohen D. BMJ. 2013; 346:f3680.

7. Egan AG, Blind E, Dunder K, et al. New Engl J Med. 2014; 370:794-7.

8. Barry A, Allan GM. Tools for Practice. Available at: https://www.acfp.ca/wp-content/uploads/tools-for-practice/1447085079_tfp150dpp-4inhibitorfv2.pdf. Last accessed: January 18, 2017.

Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêts à divulguer.