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#175 Le chocolat : un aliment aussi savoureux peut-il être bon pour la santé?


CLINICAL QUESTION
QUESTION CLINIQUE
La consommation de chocolat est-elle bénéfique pour certains problèmes de santé comme les maladies cardiovasculaires?


BOTTOM LINE
RÉSULTAT FINAL
Il ressort d’études de cohortes que l’on peut attribuer au chocolat une petite diminution des maladies cardiovasculaires, voire aucune. Il n’y a pas suffisamment de données probantes pour recommander la consommation de chocolat afin d’améliorer la santé. Les changements dans les marqueurs de substitution sont minimes et ils ne sont peut-être pas fiables. Par ailleurs, il semble que le chocolat augmente les lésions acnéiques chez les sujets réceptifs. 



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EVIDENCE
DONNÉES PROBANTES
  • Six revues systématiques1-6 ayant chacune porté sur cinq à neuf études d’observation (surtout des études de cohortes prospectives) menées auprès de 75 408 à 157 809 adultes. Comparaison entre une consommation élevée, une consommation faible et aucune consommation de chocolat, après 8 à 16 ans : 
    • Maladie cardiovasculaire : risque relatif (RR) de 0,63 (intervalle de confiance [IC] à 95 %, 0,44-0,90)1.
    • Infarctus du myocarde et angine de poitrine : RR de 0,90 (IC à 95 %, 0,82-0,97)3.
    • Accident vasculaire cérébral : RR de 0,81 (IC à 95 %, 0,73–0,90)4.
    • Insuffisance cardiaque (hospitalisation ou décès) : RR de 0,81 (IC à 95 %, 0,66-1,01)5.
    • Problèmes : la mortalité globale n’est pas déclarée, les résultats d’études individuelles varient considérablement1,2,5 et on fait une piètre évaluation des biais possibles2-6.
      • Les études ne sont pas randomisées, et par conséquent, les groupes sont déséquilibrés : les personnes qui mangent du chocolat sont généralement plus jeunes, ont un faible IMC, sont actives, etc. (personnes en bonne santé)2,4,5. Même si les chercheurs tiennent compte de ces facteurs, les adaptations faites sont sous-optimales. 
      • Aucune précision n’est donnée quant au type de chocolat consommé (chocolat noir ou chocolat au lait)1-5, mais il est possible qu’il s’agisse de chocolat au lait dans environ 90 % des cas4.  
      • La mesure de la consommation variait considérablement, mais la consommation la plus élevée était souvent supérieure à 50 grammes par semaine, soit au moins une à deux portions par semaine1-5.
  • Facteurs de risque cardiovasculaire : 
    • Pression artérielle (PA) : selon trois revues systématiques (de 10 à 20 essais cliniques randomisés [ECR] menés auprès de 297 à 856 patients)7-9 :
      • Réduction statistiquement significative de la PA systolique (de 2,8 à 4,5 mm Hg) et de la PA diastolique (de 2,0 à 2,7 mm Hg)7-9.  
      • Plus faible réduction de la pression artérielle (PA) si le sujet est normotensif, s’il a été étudié plus longtemps ou si le comparateur comprenait un produit dérivé du cacao (p. ex. chocolat noir ou chocolat au lait)7.
    • Lipides : selon deux revues systématiques (de 8 à 10 ECR menés auprès de 215 à 320 patients)10,11 :
      • Réduction de 0,15 mmole/L des LDL, mais aucune différence statistique dans les autres paramètres lipidiques.  
    • Problèmes : études de courte durée (4,4 semaines en moyenne)7, écarts considérables dans les résultats de la PA à l’étude7
  • Effets indésirables chez 5 % des personnes ayant consommé du chocolat contre 1 % des membres des groupes témoins (affections gastro-intestinales, dégoût, maux de tête, agitation, mais les chiffres sont peu élevés)7.

CONTEXT
CONTEXTE
  • Le chocolat noir contient de 50 à 85 % de cacao, contre 20 à 30 % pour le chocolat au lait7.
    • Le cacao contient des flavanols, une source proposée, mais non éprouvée, de bienfaits pour la santé. 
  • Liens avec d’autres problèmes de santé :
    • Dépression : aucune évaluation clinique à l’appui12.  
    • Migraine : aucune association fiable13.
    • Acné : selon deux ECR menés auprès de 13 et de 54 patients acnéiques, on note une augmentation de quatre à cinq lésions acnéiques de deux à trois jours après la consommation de chocolat14,15.  
  • Des études d’observation laissent entendre qu’on attribue à la consommation de chocolat un risque plus faible de surpoids/d’obésité, malgré un biais confusionnel probable16.


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Author(s)
Auteur(s)
  • G Michael Allan M.D. CCMF
  • Mary Anne Zupancic M. Sc.

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2. Kwok CS, Boekholdt SM, Lentjes MA, et al. Heart. 2015; 101(16):1279-87.

3. Larsson SC, Åkesson A, Gigante B, et al. Heart. 2016; 102(13):1017-22.

4. Larsson SC, Virtamo J, Wolk A. Neurology. 2012; 79(12):1223-9.

5. Kwok CS, Loke YK, Welch AA, et al. Nutr Metab Cardiovasc Dis. 2016; 26(8):722-34.

6. Khawaja O, Gaziano JM, Djoussé L. Curr Atheroscler Rep. 2011; 13(6):447-52.

7. Ried K, Sullivan TR, Fakler P, et al. Cochrane Database Syst Rev. 2012; (8):CD008893.

8. Desch S, Schmidt J, Kobler D, et al. Am J Hypertens. 2010; 23(1):97-103.

9. Ried K, Sullivan T, Fakler P, et al. BMC Med. 2010; 8:39.

10. Tokede OA, Gaziano JM, Djoussé L. Eur J Clin Nutr. 2011; 65(8):879-86.

11. Jia L, Liu X, Bai YY, et al. Am J Clin Nutr. 2010; 92(1):218-25.

12. Scholey A, Owen L. Nutr Rev. 2013; 71(10):665-81.

13. Lippi G, Mattiuzzi C, Cervellin G. Acta Biomed. 2014; 85:216-21.

14. Caperton C, Block S, Viera M, et al. J Clin Aesthet Dermatol. 2014; 7:19-23.

15. Delost GR, Delost ME, Lloyd J. J Am Acad Dermatol. 2016; 75:220-2.

16. Gasser CE, Mensah FK, Russell M, et al. Am J Clin Nutr. 2016; 103:1344-56.

Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêts à divulguer.