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#324 La prise d’un rendez-vous urgent pour une infection urinaire constitue-t-elle le meilleur signe de la présence de celle-ci?


CLINICAL QUESTION
QUESTION CLINIQUE
Qu’est-ce qui aide à diagnostiquer les infections urinaires non compliquées symptomatiques chez les femmes adultes?


BOTTOM LINE
RÉSULTAT FINAL
En général, les symptômes individuels et la présence de leucocytes lors des analyses d’urine ne sont pas très utiles pour l’établissement du diagnostic. La présence de nitrites augmente la probabilité d’infection urinaire, mais leur absence ne veut pas dire grand-chose. Environ 60 % des femmes qui se présentent aux soins primaires avec une infection urinaire possible en sont vraiment atteintes (avant une anamnèse, un examen physique ou des analyses quelconques). Il est probable qu’on passe à côté de cas avec la réalisation d’une seule culture d’urine, ce qui signifie que la prévalence est encore plus grande.



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EVIDENCE
DONNÉES PROBANTES
  • Prévalence d’infections urinaires : Dans le secteur des soins primaires, de 49 à 79 % des femmes qui se présentent avec une infection urinaire possible en sont vraiment atteintes selon les critères établis pour une culture positive1. D’autres études ont constaté une prévalence moyenne de 55 %, de 59 % et de 40 à 60 %2-4.
  • Symptômes d’infection urinaire : 4 revues systématiques1,3-5 (de 4 à 16 études, de 948 à 3 711 femmes), dans des contextes de médecine familiale ou de service d’urgence. La plus grande revue1 qui s’est intéressée au contexte des soins primaires a regroupé les données de 16 études portant sur un total de 3 711 patientes :
    • Fréquence : rapport de vraisemblance positif (RV+) = 1,09 et rapport de vraisemblance négatif (RV-) = 0,58.
    • Résultats semblables concernant la dysurie et l’urgence : RV+ = 1,17-1,22, RV- = 0,61-0,7.
    • D’autres revues systématiques ont constaté des résultats semblables pour d’autres symptômes3-5. Le rapport de prévalence positif le plus élevé est de 2,3 pour n’importe quel symptôme4.
    • Par conséquent, les symptômes indiqués en réponse aux questions des cliniciens ne sont pas très utiles.
  • Analyse d’urine avec bandelette : 6 revues systématiques 2-4,6-8 (de 4 à 43 études, de 948 à 12 554 femmes). La plus grande revue3 a regroupé des données sur les soins primaires (11 études, 2 813 patientes) :
    • Leucocytes (≥ 1+)3 : RV+ = 1,4 et RV- = 0,44.
      • D’autres revues2,4,6,7 ont constaté des RV- semblables, mais des RV+ variant de 1,0 à 4,9.
      • Dans l’ensemble, la présence de leucocytes n’est pas très utile.
    • Nitrites (≥ 1+)3 : RV+ = 6,5 et RV- = 0,58.
      • D’autres revues2,4,6,7 ont constaté des RV- semblables, mais des RV+ variant de 1,5 à 29 (résultats très incohérents).
      • Dans l’ensemble, les nitrites sont utiles pour établir un diagnostic d’infection urinaire lorsque les résultats sont positifs, mais ils ne servent pas à l’exclure quand les résultats sont négatifs.
    • Sang (≥ 1+)4 : RV+ = 2,1 et RV- = 0,3.
  • De nombreuses limites, par exemple l’absence de regroupement des données4,6, des différences sur le nombre d’unités formant des colonies (de 102 à 108) comme norme de référence pour les cultures2,6,7, la date de publication (plus de 30 ans)8 et des différences au niveau des populations et des patientes asymptomatiques7.

CONTEXT
CONTEXTE
  • La culture d’urine est une norme de référence imparfaite (on risque ainsi de passer à côté de cas). Exemples :
    • Chez 220 femmes symptomatiques, 80 % présentaient une culture positive, mais l’amplification en chaîne par polymérase (PCR) a révélé la présence d’ coli chez 96 % d’entre elles9.
    • Parmi les 42 femmes symptomatiques non traitées dont les cultures ont été négatives en premier lieu, 31 % ont eu une culture positive dans les 6 semaines10.
  • Les rapports de vraisemblance renseignent davantage que la sensibilité et la spécificité.
    • LR+ pour l’établissement du diagnostic : ≥ 10 = très utile, 5-9,9 = utile, 2-4,9 = modérément utile, < 2 = peu utile.
    • LR- pour l’exclusion du diagnostic : ≤ 0,1 = très utile, 0,11-0,2 = utile, 0,21-0,5 = modérément utile, > 0,5 = peu utile.


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Author(s)
Auteur(s)
  • Jennifer Young M.D. CCMF-MU
  • Betsy Thomas B. Sc. Pharm.
  • G Michael Allan M.D. CCMF

1. Giesen L, Cousins G, Dimitrov B et al. BMC Family Practice 2010, 11:78.

2. Deville W, Yzermans J, van Duijn N et al. BMC Urology 2004, 4:4.

3. Medina-Bombardó D, Jover-Palmer A. BMC Family Practice 2011, 12:111.

4. Meister L, Morley E, Scheer D et al. Acad Emerg Med. 2013;20:632-645.

5. Bent S, Nalmothu B, Simel D et al. JAMA 2002 Mai 22/29; 287:20,2701-2710.

6. Schiemann G, Kniehl E, Gebhardt K et al. Deutsches Ärzteblatt International 2010; 107(21): 361-367.

7. St. John A, Boyd J, Lowes A et al. Am J Clin Pathol. 2005; 125;428-436.

8. Hurlbut T, Littenberg B. Am J Clin Pathol. 1991; 96:5,582-588.

9. Heytens S, De Sutter A, Coorevits L et al. Clin Microbiol Infect 2017; 23:647-652.

10. Ferry S, Holm S, Stenlund H et al. Scand J Infect Dis. 2004; 36:296-301.

Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêts à déclarer.