#387 Effets secondaires de la prise à long terme d’IPP : un mauvais goût dans la bouche?

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- Concentration sur de grands essais cliniques randomisés (ECR) et des revues systématiques d’études observationnelles quand il n’y a pas d’ECR dispinible.
- ECR :
- 17 598 patients atteints de maladie cardiovasculaire, répartis au hasard pour recevoir du pantoprazole ou un placebo1. Après environ 3 ans, aucune différence statistique entre l’IPP et le placebo, notamment pour ce qui est :
- de la mortalité toutes causes confondues, des maladies cardiovasculaires, des fractures, de la pneumonie, de l’infection à Clostridium difficile, de l’insuffisance rénale chronique, de la démence ou des tumeurs malignes gastro-intestinales.
- 3 761 patients atteints de maladie cardiovasculaire sous aspirine, répartis au hasard pour recevoir du clopidogrel et de l’oméprazole ou du clopidogrel et un placebo2. L’essai a pris fin prématurément après que le commanditaire a déclaré faillite. Résultats après 180 jours :
- Mortalité toutes causes confondues, événements cardiovasculaires, fractures et pneumonie : aucune différence.
- Événements gastroduodénaux (exemples : hémorragie, ulcères) : 1,1 % (oméprazole) par rapport à 2,9 % (placebo), différence statistique.
- 17 598 patients atteints de maladie cardiovasculaire, répartis au hasard pour recevoir du pantoprazole ou un placebo1. Après environ 3 ans, aucune différence statistique entre l’IPP et le placebo, notamment pour ce qui est :
- Études observationnelles :
- Les constatations des études observationnelles sur les résultats susmentionnés sont incohérentes3-6.
- Meilleures revues systématiques d’études observationnelles sur la carence en vitamine B12 et en magnésium (aucune donnée provenant des ECR n’est disponible) :
- Carence en vitamine B12 : risque accru selon des études cas-témoins et des études de cohorte7.
- La plus vaste étude cas-témoins nord-américaine de grande qualité8 : Les patients présentant une carence en vitamine B12 étaient plus susceptibles d’être sous IPP. Rapport de cotes (RC) : 1,65, différence statistique.
- Hypomagnésémie : risque accru, RC : 1,71, différence statistique9.
- Carence en vitamine B12 : risque accru selon des études cas-témoins et des études de cohorte7.
- Limites : Les études observationnelles ne peuvent déterminer la relation de causalité. D’autres facteurs liés au patient expliquent peut-être les associations.
- Il faudrait réexaminer périodiquement l’indication d’IPP10.
- De nombreux patients atteints de reflux gastroœsophagien pathologique (GERD) prennent des IPP, y compris au besoin11.
- On pourrait envisager de réduire la dose ou de cesser le médicament pour certains patients. La diminution progressive pourrait aider12,13.
- La poursuite de la prise d’IPP pourrait être indiquée chez les patients14 :
- atteints d’œsophage de Barrett ou d’œsophage à éosinophiles,
- atteints d'œsophagite érosive ou de complications liées au GERD (exemple : rétrécissement) ou
- ayant des antécédents d’ulcères ou d’hémorragies gastro-intestinaux lorsqu’une gastroprotection est nécessaire.
- Tous les IPP possèdent la même efficacité : le coût et la réaction individuelle devraient guider la prescription15.
- Dans l’ensemble, la carence en vitamine B12 survient chez environ 5 % des patients de plus de 60 ans16.
- Si l’association avec les IPP est véritable, le nouveau risque de carence en vitamine B12 serait d’environ 8 %.