#249 Aider les médecins qui en ont marre du dosage biologique de la TSH et de l’hypothyroïdie infraclinique
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- Dépistage du dysfonctionnement de la thyroïde : Aucun ECR ni aucune étude d’observation contrôlée n’a analysé le dépistage du dysfonctionnement de la thyroïde ou l’utilisation du dosage biologique de la TSH pour le dépistage1, 2.
- Traitement de l’hypothyroïdie infraclinique (taux de TSH variant entre 4 et 10, mais valeurs normales pour la T3 et la T4) :
- Indicateurs de résultats cliniques : Quatre revues systématiques (regroupant de 18 à 21 ECR)1-4 réalisées au cours des cinq dernières années rendent compte des résultats de 18 à 21 ECR1-4. Le traitement de l’hypothyroïdie infraclinique (généralement par la lévothyroxine) versus un placebo n’a eu aucun effet sur :
- La mortalité ou les nouvelles maladies cardiovasculaires2-4;
- La qualité de vie, les symptômes dépressifs, la fatigue ou les scores des symptômes thyroïdiens1-4;
- La fonction cognitive1-4;
- L’IMC et le poids1-4;
- ERC le plus récent : 251 patients âgés (âge moyen de 85 ans), aucun effet bénéfique sur quelque résultat que ce soit (suivi s’étendant sur environ 1,5 an)5.
- Indicateurs de substitution :
- Pression artérielle (PA) : Trois des revues systématiques n’ont constaté aucune différence1, 2, 4, tandis qu’une autre a constaté une réduction de la PA systolique de 2,5 mm Hg (aucune réduction de la PA diastolique)6.
- Lipides : Sur quatre revues systémiques, deux n’ont constaté aucun effet et deux ont constaté une réduction du taux de cholestérol total, à savoir le cholestérol à lipoprotéines de faible densité, variant entre 0,1 et 0,6 mmol/l (aucun changement des taux de cholestérol à lipoprotéines de haute densité ou de triglycérides)7, 8.
- Rien n’indique que ces petits changements incohérents sont significatifs sur le plan clinique.
- Indicateurs de résultats cliniques : Quatre revues systématiques (regroupant de 18 à 21 ECR)1-4 réalisées au cours des cinq dernières années rendent compte des résultats de 18 à 21 ECR1-4. Le traitement de l’hypothyroïdie infraclinique (généralement par la lévothyroxine) versus un placebo n’a eu aucun effet sur :
- L’hypothyroïdie infraclinique se définit généralement par un taux de TSH variant entre environ 4 et 10 mIU/l, des valeurs normales pour les T3 et T4 et l’absence de symptômes manifestes d’hypothyroïdie.
- Le taux de TSH peut varier jusqu’à 50 % entre les tests9, et les fluctuations quotidiennes10 chez les individus peuvent atteindre 26 %.
- La prévalence de l’hypothyroïdie infraclinique (dans les pays développés) varie entre 4 et 10 %, et de 2 à 6 % des patients évoluent vers une hypothyroïdie patente. La prévalence de l’hyperthyroïdie infraclinique s’élève à environ 2 %, et de 1 à 2 % des patients évoluent vers une hyperthyroïdie patente2, 11.
- Il y a 40 % des cas d’hypothyroïdie infraclinique qui reviennent à la normale sur une période d’environ 2,5 ans12.
- Les symptômes sont souvent de mauvais prédicteurs. Exemple : une étude a constaté qu’environ 18 % des patients avec euthyroïdie, environ 22 % des patients avec hypothyroïdie infraclinique et environ 26 % des patients avec hypothyroïdie patente avaient signalé quatre symptômes ou plus d’hypothyroïdie13.
- Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs déconseille le dépistage du dysfonctionnement de la thyroïde chez les personnes adultes non enceintes et asymptomatiques et le traitement de l’hypothyroïdie infraclinique14.