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#365 Champignons et dépression, de bons amis? : données sur le recours à la psilocybine contre la dépression


CLINICAL QUESTION
QUESTION CLINIQUE
Quels sont les bienfaits et les préjudices de la psilocybine contre la dépression résistante au traitement ou récidivante?


BOTTOM LINE
RÉSULTAT FINAL
Administrée dans des établissements de traitement avec plus de 10 heures de soutien psychologique, la psilocybine améliore les scores de dépression à court terme (≤ 6 semaines) et aide de 20 à 30 % de patients de plus que l’intervention témoin à obtenir une réponse. Les effets sont biaisés par la levée de l’insu, des essais de courte durée et, dans la plupart des cas, des comparateurs inactifs. La détresse psychologique durant le traitement est fréquente (de 75 à 90 %) et nécessite une surveillance et un soutien.



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EVIDENCE
DONNÉES PROBANTES
  • Les résultats sont statistiquement significatifs, sauf indication contraire.
  • Douze revues systématiques d’essais contrôlés randomisés (ECR) comportent d’importantes limites :
    • Elles ont méta-analysé des problèmes de santé mentale et/ou des traitements différents1-3, ont inclus des personnes non déprimées4,5, ne sont que des revues descriptives6-10, ou ne font pas état d’études clés11 ou de données sur les effets dose-réponse12.
  • ECR de meilleure qualité avec comparateurs13-16 : La plupart des patients étaient atteints de dépression de longue durée, résistante au traitement ou récidivante14-16 et avaient cessé de prendre leurs antidépresseurs13-16. En général, la réponse était une réduction d’au moins 50 % du score de dépression.
  • ECR comparant la psilocybine avec un placebo13 :
    • 52 patients. Psilocybine (~16mg/70kg) par rapport au placebo, dose unique. À deux semaines :
      • Échelle d'évaluation de la dépression de Montgomery-Asberg (MADRS; échelle de 0 à 60; plus le score est élevé, plus la dépression est grave). Score de 24 au départ : réduction de 13 points avec la psilocybine par rapport à 3,5 avec le placebo.
        • Différence minimalement importante17 = 3 à 6.
      • Réponse : 58 % avec la psilocybine par rapport à 15 % avec le placebo, nombre de sujets à traiter (NST) = 3.
  • ECR comparant une dose standard de 25 mg de psilocybine avec une très faible dose ou un comparateur inactif14,15 :
    • 233 patients. Dose unique de 25 mg, 10 mg ou 1 mg14. À trois semaines :
      • Score MADRS de 32 au départ : réduction de 12 points avec 25 mg par rapport à 5 avec 1 mg.
      • Réponse : 37% (25 mg) par rapport à 18 % (1 mg), NST = 6.
      • Aucune différence statistique entre ces deux doses à 12 semaines, ni entre les doses de 10 mg et 1 mg n’importe quand.
    • 104 patients. Dose unique de 25 mg de psilocybine par rapport à une dose unique de 100 mg de niacine15. À six semaines :
      • Score MADRS de 35 au départ : réduction de 19 points avec la psilocybine par rapport à 7 avec la niacine.
      • Réponse : 42 % (psilocybine) par rapport à 11 % (niacine), NST = 4.
  • ECR comparant la psilocybine avec l’escitalopram16 :
    • 59 patients. Deux doses de 25 mg de psilocybine administrées à 3 semaines d’intervalle, par rapport à la prise quotidienne d’escitalopram. À six semaines :
      • Rémission : 57 % (psilocybine) par rapport à 28 % (escitalopram), NST = 4.
      • Aucune différence pour ce qui est des autres résultats liés à la dépression.
  • Événements indésirables13-16 : Le premier jour, il y a eu plus de maux de tête et de nausées qu’avec l’intervention témoin dans une proportion de 4 à 42 %.
    • La détresse a été fréquente durant le traitement18. Exemples : « j’avais envie de pleurer » (92 %), tristesse (79 %) ou souffrance émotionnelle ou physique (77 %).
    • Augmentation de 10 à 15 mm Hg de la tension artérielle systolique au cours des trois premières heures13.
  • Limites : L’insu a été inefficace dans 93 à 97 % des cas19.

CONTEXT
CONTEXTE
  • Exige beaucoup de ressources : deux conseillers pour la préparation (de 2 à 8 heures), durant le traitement (de 6 à 11 heures) et pour le suivi (de 2 à 4 heures)13-16,18.
  • Actuellement, les lignes directrices ne recommandent le recours à la psilocybine que dans le contexte de recherches20,21 ou du Programme d’accès spécial20.
    • On connaît mal l’efficacité à plus long terme (> 6 semaines) et les préjudices graves.
  • ECR sur le microdosage de la psilocybine : les patients ne souffraient pas de dépression ou d’anxiété22,23.


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Author(s)
Auteur(s)
  • G Michael Allan M.D. CCMF
  • Jessica Kirkwood M.D. CCMF-MT
  • Jennifer Young M.D. CCMF-MU

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13. 13. von Rotz R, Schindowski EM, Jungwirth J, et al. eClinicalMedicine. 2023; 56:101809.

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15. 15. Raison CL, Sanacora G, Woolley J, et al. JAMA. 2023; 330(9):843-853.

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17. 17. Hengartner MP, Plöderl M. BMJ Evid Based Med. 2022; 27(2):69-73.

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20. 20. Rosenblat JD, Husain MI, Lee Y, et al. Can J Psychiatry. 2023; 68(1):5-21.

21. 21. McQuaid JR, Buelt A, Capaldi V, et al. Ann Intern Med. 2022; 175(10):1440-1451

22. 22. Marschall J, Fejer G, Lempe P, et al. J Psychopharmacol. 2022; 36(1):97-113.

23. 23. Cavanna F, Muller S, de la Fuente LA, et al. Transl Psychiatry. 2022; 12(1):307.

Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêts à déclarer.