#10 Les vitamines antioxydantes comme panacée : verra-t-on jamais la fin des bonnes théories?

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- Revue Cochrane de 78 essais cliniques randomisés (ECR) regroupant 296 707 patients (environ 75 % de sujets sains et environ 25 % de sujets atteints d’une maladie préexistante)1 :
- D’après des ECR de haute qualité :
- Les antioxydants augmentent la mortalité selon un risque relatif (RR) de 1,04 (1,01-1,07), nombre nécessaire pour nuire (NNN) = 238.
- Plus particulièrement :
- Bêta-carotène (provitamine A) : RR de 1,05 (1,01-1,09).
- Vitamine E : RR de 1,03 (1,00-1,05).
- Aucune différence statistiquement significative quant à la mortalité pour :
- Toutes les doses de vitamine A : RR de 1,07 (0,97-1,18).
- La vitamine A à forte dose semble accroître la mortalité (p = 0,002).
- Ce qui constitue une forte dose n’est pas clairement indiqué, mais il semble s’agir d’une dose de 5 000 UI ou plus.
- Vitamine C : RR de 1,02 (0,98-1,07).
- Sélénium : RR de 0,97 (0,91-1,03).
- Toutes les doses de vitamine A : RR de 1,07 (0,97-1,18).
- Si le risque de mortalité au départ était d’environ 10 % sur 3,5 ans, environ une personne sur 100 à 250 qui prennent des antioxydants mourrait à cause des suppléments.
- D’après des ECR de haute qualité :
- D’autres méta-analyses font état de résultats semblables. Exemples :
- Les vitamines antioxydantes ne réduisent pas l’incidence de maladies cardiovasculaires ou de cancer quand elles sont prises en prévention primaire2.
- Bêta-carotène : augmentation statistiquement significative de la mortalité (NNN = 167-326)2-4.
- Vitamine E :
- Aucune différence quant à la mortalité chez 101 343 personnes en santé : RR de 1,01 (0,98-1,04)2.
- À forte dose (400 UI ou plus) : augmentation statistiquement significative de la mortalité (NNN = 257)5,6.
- Les théories et les études d’observation précédentes laissaient entendre que les vitamines antioxydantes offrent des effets bénéfiques potentiels, ce que réfutent les données probantes de plus haute qualité.
- Les théories sur les maladies, ainsi que leur traitement et leur prévention, sont courantes en médecine. Nous devons nous méfier de l’attrait superficiel de ces théories et laisser les données probantes sur les effets bénéfiques ou nocifs guider les soins que nous dispensons à nos patients.