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#190 Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) : inévitable, la prescription perpétuelle?


CLINICAL QUESTION
QUESTION CLINIQUE
Quel est le taux de réussite des tentatives visant à mettre un terme à la prise d’IPP, et comment les médecins cliniciens peuvent-ils améliorer ces taux?


BOTTOM LINE
RÉSULTAT FINAL
Grâce au recours à une gamme de stratégies de déprescription, environ 25 % des patients souffrant de reflux gastroœsophagien pathologique (RGO) ou de dyspepsie peuvent cesser de prendre des IPP, et de 30 à 50 % peuvent réduire leur dose. Les patients âgés et ceux qui diminuent graduellement la dose semblent mieux réussir à cesser de prendre des IPP.



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EVIDENCE
DONNÉES PROBANTES
  • Essais cliniques randomisés groupés :
    • Des patients (n=196) prenant des IPP deux fois par jour pendant plus de huit semaines ont été randomisés et ont reçu des feuillets d’information pharmacologique à l’intention de leur médecin, par opposition à ceux du groupe témoin, qui ont reçu le traitement habituel1. Après six mois : 
      • 30 % avaient cessé de prendre des IPP ou les avaient remplacés par des antagonistes des récepteurs H2 de l’histamine (H2RA) contre 19 % dans le groupe témoin. Le nombre de sujets à traiter (NST) est de 10.
      • De plus, 50 % des patients ont réduit leurs doses d’IPP.
    • 113 patients dyspeptiques randomisés ont reçu une lettre les encourageant soit à cesser de prendre des IPP ou à en diminuer la quantité, soit à poursuivre le traitement habituel2. Après 20 semaines : 
      • 13 % avaient cessé de prendre des IPP, contre 5 % dans le groupe témoin (NST=13).
      • 9 % avaient diminué la dose.
  • Études par cohortes de patients prenant des IPP depuis huit semaines et plus :
    • 73 anciens combattants souffrant de RGO ont essayé de diminuer graduellement les IPP puis de cesser de les prendre3. Après un an :
      • 34 % avaient remplacé les IPP par le H2RA et 15 % avaient cessé de prendre des réducteurs d’acide.
      • Les patients âgés semblaient mieux réussir à cesser de prendre des IPP. 
    • 166 patients dyspeptiques ou souffrant du RGO ont eu la possibilité de subir des tests de dépistage du H. Pylori et de recevoir un traitement par la suite, puis ils ont été informés des symptômes et des IPP, et ont reçu des conseils sur le mode de vie4. Après un an :
      • 34 % avaient arrêté le traitement, tandis que 50 % d’autres avaient réduit la dose.
    • Les médecins de 27 patients souffrant du RGO ont réévalué avec eux la prise d’IPP à leur examen médical périodique5. Après dix semaines :
      • Dix patients (37 %) avaient cessé de prendre des IPP : six avaient complètement abandonné le traitement, quatre étaient passés au H2RA.
    • Sur 97 patients souffrant surtout de RGO mais ayant eu une gastroscopie normale, 27 % avaient cessé de prendre des IPP après un an6.
 

CONTEXT
CONTEXTE
  • Environ 60 % des personnes prenant des IPP sur une longue période n’en ont peut-être pas besoin7.
  • La prise d’IPP est associée à : (mais la causalité n’est pas clairement établie) 
    • la colite à Clostridium difficile 
      • risque de 1/10 000 chez des personnes dans la communauté ne prenant pas d’antibiotiques8 comparativement à un risque de 8 à 10 % chez des patients hospitalisés prenant des antibiotiques et des IPP9;
    • des fractures : une femme de plus sur 2000 sur une période de plus de huit ans10;
    • la pneumonie11;
    • des carences en vitamine B12 et en magnésium12, 13.  
  • La cessation abrupte des IPP peut entraîner des symptômes de RGO réactionnel transitoire ou de dyspepsie14, 15.
    • La diminution graduelle peut être bénéfique6.
  • On pourrait envisager de prescrire des IPP à long terme aux patients qui ont des symptômes récurrents, des œsophagites endoscopiques, des complications à la suite du RGO (exemple : constriction), ou qui ont besoin d’une gastroprotection. 


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Author(s)
Auteur(s)
  • Michael R Kolber B. Sc. M.D. CCMF M. Sc.
  • Tony Nickonchuk B.Sc.(pharmacie)

1. Clyne B, Smith SM, Hughes CM, et al. Ann Fam Med. 2015; 13:545-53.

2. Krol N, Wensing M, Haaijer-Ruskamp F, et al. Aliment Pharmacol Ther. 2004; 19:917-22.

3. Inadomi IM, Jamal R, Murata GH, et al. Gastroenterol. 2001; 121:1095-1100.

4. Murie J, Allen J, Simmonds R, et al. Qual Prim Care. 2012; 20:141-8.

5. Walsh K, Kwan D, Marr P, et al. J Prim Health Care. 2016; 8(2):164-71.

6. Bjornsson E, Abrahamsson H, Simren M. Aliment Pharmacol Ther. 2006; 24:945-54

7. Forgacs I, Loganayagam A. BMJ. 2008; 336:2-3.

8. Kwok CS, Arthur AK, Anibueze CI, et al. Am J Gastroenterol. 2012; 107:1011-9.

9. Kuntz JL, Chrischilles EA, Pendergast JF, et al. BMC Infectious Diseases. 2011; 11:194

10. Khalili H, Huang ES, Jacobson BC, et al. BMJ. 2012; 344:e372.

11. Eom C-S, Jeon CY, Lim J-W, et al. CMAJ. 2011; 183(3):310-9.

12. Lam JR, Schneider JL, Zhao W, et al. JAMA. 2013; 310(22):2435-42.

13. Hess MW, Hoenderop JGJ, Bindels RJM, et al. Aliment Pharm Ther. 2012; 36:405-13.

14. Reimer C, Sondergaard B, Hilsted L, et al. Gastroenterol. 2009; 137:80-7.

15. Niklasson A, Lindström L, Simrén M, et al. Am J Gastroenterol. 2010; 105:1531-7.

Divulgation Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêts à divulguer.