#71 La varénicline et le risque cardiovasculaire – la cure est-elle pire que l’affliction?

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- JAMC1 : Une première méta-analyse de 14 essais cliniques randomisés (ECR) regroupant 8 216 patients a constaté une augmentation statistiquement significative des maladies cardiovasculaires (rapport de cotes Peto : 1,72, IC à 95 % : 1,09-2,71).
- Taux d’événements regroupés : 1,06 % pour la varénicline et 0,82 % pour le placebo.
- Des méta-analyses ultérieures2-5 incluant plus d’études n’ont pas constaté de hausse statistiquement significative des maladies cardiovasculaires :
- Méta-analyse de 38 ECR (12 706 patients)4 : risque relatif : 1.03 (0.72-1.49).
- Taux d’événements regroupés : 0,79 % pour la varénicline et 0,78 % pour le placebo.
- Une méta-analyse5 du risque de maladie cardiovasculaire associé aux traitements de renoncement au tabac a constaté ce qui suit :
- Aucune augmentation des événements cardiovasculaires majeurs avec le bupropion, la thérapie de remplacement de la nicotine (TRN) ou la varénicline par rapport au placebo.
- Augmentation du risque d’événements cardiovasculaires majeurs de n’importe quelle gravité à cause de la TRN (surtout d’événements à faible risque comme la tachycardie transitoire) : 2,8 % pour la TRN et 1,6 % pour le placebo.
- Méta-analyse de 38 ECR (12 706 patients)4 : risque relatif : 1.03 (0.72-1.49).
- Toutes les méta-analyses sont limitées par les études incluses :
- Le petit nombre d’événements cardiovasculaires limite la puissance.
- Les résultats cardiovasculaires ne sont pas systématiquement consignés dans la plupart des ECR.
- Les taux d’abandon sont élevés (jusqu’à 30 %).
- Trois études observationnelles de grande envergure6-8 (total de 278 596 patients sous varénicline) n’ont constaté aucune différence quant au risque de maladie cardiovasculaire entre les fumeurs sous varénicline et ceux sous bupropion.
- ECR sur le renoncement au tabac (counseling et bupropion ou remplacement de la nicotine) après l’admission à l’unité de soins coronariens9 :
- Réduction absolue de la mortalité de 9 % après deux ans malgré un taux d’abstinence ≤ 40 %.
- La varénicline constitue peut-être le médicament le plus efficace pour le renoncement au tabac10. Nombre de sujets à traiter (NST) pour différents médicaments après un an, en fonction d’un taux de renoncement de 10 % sous placebo.
- Varénicline : NST = 8, nortriptyline : NST = 10, bupropion : NST = 10.
- On s’est également inquiété d’une association entre la varénicline et un risque accru de dépression et d’automutilation.
- De multiples ECR et études observationnelles, portant notamment sur des patients souffrant de troubles psychiatriques stables11, n’ont constaté aucune augmentation du risque d’événements neuropsychiatriques indésirables12,13.